Bénin/JIPF2023

 L'APFB ENTRE CÉLÉBRATION DE L'ENSEIGNANT ET RÉHABILITATION DE LA PREMIÈRE ROMANCIÈRE BÉNINOISE

Un double héritage : honorer les enseignants et réhabiliter une figure littéraire


 

La Journée Internationale du Professeur de Français, organisée de manière exceptionnelle par l'Association des Professeurs de Français du Bénin (APFB), a pris une dimension particulière le jeudi 23 novembre au Bénin. Depuis son instauration en 2019, cette journée représente bien plus qu'une simple célébration des enseignants, devenant l'occasion de rendre hommage à une figure littéraire trop longtemps oubliée : la première romancière béninoise. C’était sous l’œil bienveillant de son Excellence Marc Vizy, Ambassadeur de la France près le Bénin

À l’Institut français du Bénin, la journée a débuté avec la phase finale de l'Olympisme de dissertation co-lancée par Madame Laura Maclet, Attachée de Coopération à la langue française et Anicet Megnigbeto, Secrétaire Général de l’APFB. Cette compétition a rassemblé des candidats de tous les départements du pays, mettant en avant l'engagement des enseignants à confronter au-delà de leur maîtrise de la langue de Molière. Pendant quatre heures, les participants ont rivalisé d'intelligence et de plume, démontrant ainsi leur capacité d'argumentation dans un exercice empreint d'humilité intellectuelle. 


 

La table ronde dédiée à la première romancière béninoise, Gisèle Hountondji, a marqué le point culminant de l'événement. Mais avant, le public a eu droit droit à une cérémonie officielle de lancement parrainée par l’Ambassadeur de France au Bénin et qui a débuté par l’adresse de Madame Cynthia Eid, Présidente de l’Association des Professeurs de Français du Bénin et une allocution du Secrétaire Général Adjoint du Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation Professionnelle.

Le roman de Gisèle Hountondji, Une citronnelle dans la neige n'avait pas connu d'événement public depuis 1987. Aujourd'hui, la critique littéraire témoigne de l'actualité de cette œuvre trop méconnue. Le documentaire présenté par le journaliste Tanguy Agoï, avec la participation de personnalités telles que Florent Couao-Zotti, Adrien Huannou, Adélaïde Fassinou et Bruno Ahossi, a apporté un éclairage, ravivant ainsi la braise de la reconnaissance littéraire.

La conférence a été marquée par la venue de Gisèle Hountondji, une première depuis plus de trente-cinq ans, surprise générale orchestrée par Tanguy Agoyi avec la complicité de Florent Coua-Zotti, saluée avec éloquence par différents intervenants.

 

D’avertis lecteurs convaincus par Une citronnelle dans la neige 



 

Le rassemblement a également accueilli d'importantes personnalités telles que le professeur titulaire Raphaël Yébou, le Dr Romain Hounzandji, chef de Cabinet rectoral à l'université d'Abomey-Calavi, Dieudonné Gnanmankou, enseignant, historien et éditeur, Dr Armand Adjagbo, Dr Salim da Silva, Dr Judith Bidozou, Cécile Avougnankou, etc. Chacun a partagé sa lecture de l'œuvre et/ou de la vie de l'auteure. Même en voyage à l'extérieur du pays, Florent Couao-Zotti a fait présenter sa communication par le Secrétaire général de l’APFB, Anicet Mègnigbèto. Ces diverses voix ont apporté une dimension académique et littéraire à cette journée déjà mémorable.

Gisèle Hountondji a pris la parole pour partager ses réflexions au-delà de son roman. Interrogée sur son avis concernant la femme béninoise d'aujourd'hui, la septuagénaire a répondu avec simplicité et spontanéité qu'elle évolue avec son temps, contrastant avec l'attitude moralisatrice et condescendante d'une certaine catégorie.

La journée s'est poursuivie avec une communication sur le centre de langues de l'Institut français par l'Attachée de Coopération pour le français à l'Ambassade de France au Bénin à 15h.

 

L’éclat des apprenantes du CEG Kouhounnou-Vêdoko 


 

Une mention spéciale est attribuée aux apprenantes du CEG Kouhounnou-Vêdoko, dont la participation, sous la conduite du Trésorier général du Littoral, Rodrigue Ahissou, et avec l’accord de Dr Salim da Silva, censeur du collège et président de la section du littoral, a été remarquable. Présentes dès le début des programmes, elles sont restées jusqu’à la délibération et la remise des prix à 19h, démontrant ainsi leur intérêt pour la langue française et la littérature béninoise.

 

L’Alibori gagne la compétition



 

A l’issue de la délibération du Jury, présidée par Pascal Okri Tossou, c’est AMADOU ABDOU Madiou, enseignant de français à Goumori, dans le département de l’Alibori au Nord Bénin qui, avec une note de 15/20 sort grand gagnant de la compétition. Il part avec un trophée, une attestation et des lots d’ouvrages constitués pour chaque finaliste avec le partenariat que l’APFB a tissé avec l’Association Professionnels des Editeurs Libres du Bénin, l’Association des Libraires du Bénin, La Fondation Afrique Espérance et le Projet Ressources Educatives.


 

Cette Journée Internationale de l'Enseignant de Français, orchestrée par l'APFB dont le Secrétaire général, représentant le Président Dr Roger Koudoadinou, en est une cheville ouvrière, a été bien plus qu'une simple célébration des enseignants. Elle a constitué un moment important de l'histoire littéraire béninoise, transmettant la mémoire d'une romancière oubliée et célébrant le talent et l'engagement des enseignants qui enrichissent les esprits.

Amahou Atinkan

Membre APFB/Littoral

 

 

 

 

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