LA POLITIQUE LINGUISTIQUE DANS LES FAMILLES ET ETATS AFRICAINS COMME THEMATIQUE DE DEBAT DU LE CLUB DE LECTURE DU CEG 1 DE KLOUÉKANMÈ
Conformément à son calendrier, le club de lecture du CEG 1 de Klouékanmè s'est réuni ce mercredi 28 février 2024. L'objectif : analyser la politique linguistique dans les familles et les états africains. Le roman Babingo au nom des acculturés de l'écrivain Moussibahou Mazou a servi de base illustrative pour les présentateurs.
Ce sont quatre (04) apprenants de première qui ont entretenu le public sur le sujet. Il s'agit de BALLO Nal, AÏNON Félicité, AGOSSEVI Bedorace et HADJI John-Kennedy.
Leur exposé a présenté une vue panoramique sur les langues en Afrique. Après une définition de la «langue», ils ont parlé des langues qu'on rencontre sur le continent. On peut globalement retenir les langues locales et les langues étrangères. Les langues étrangères ont fait leur entrée sur le continent par le biais de l'esclavage, la religion, la colonisation, avec des conséquences lourdes pour les populations. On peut, en général, parler d'un déracinement, d'une acculturation. Paul Makouta, l'un des personnages de Babingo au nom des acculturés est un exemple à ce effet. Dans sa famille, Paul Makouta interdit qu'on parle le Kituba, la langue de la région. A l'opposé, il fait régner en maître le français qu'il impose. Son acculturation n'a pas eu raison de tous les membres de sa famille. Déjà dans la fleur de l'âge, son fils, Alex Babingo, apprenait le Kituba à son insu. Le comble viendra avec les études universitaires en Linguistique couronnées de succès pour ce dernier. Nommé membre du gouvernement de son pays, Alex Babingo partage son projet de l'instauration des langues locales dans le système éducatif. Ce projet se heurte contre des résistances. Méprisé et éjecté du gouvernement, Alex Babingo est redéployé à l'université au département de linguistique. Et comme le stipule une sagesse africaine : celui qui jette la grenouille dans la marre ou sur la terre ferme ferait mieux de se garder de son action. Au département de linguistique en effet, Alex Babingo se retrouve dans les conditions favorables à son projet, même si ses collègues de service n'ont pas trouvé un intérêt à ce qu'il envisage. Aidé des populations, il réussit, au prix de lourdes batailles, à légiférer l'enseignement/apprentissage des langues locales dans le système éducatif du pays.
Les professeurs de langues invités à la séance, en l'occurrence Monsieur KANTIN Anges Matthieu, ont partagé avec les apprenants qu'aucun pays ne peut vivre en vase clos. Les langues interagissent et se complètent. Cependant, l'Afrique a l'impérieux devoir de réhabiliter et de valoriser ses langues. L'avenir du continent en dépend inéluctablement. Les autres professeurs présents à la séance ont aussi invité les apprenants à bien donner le meilleur d'eux-mêmes pour réussir dans les études linguistiques.
Pour la section du Couffo
Le secrétaire général
C. Giscard GAGBO
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