LA SECTION ATLANTIQUE-OUEST PASSE LE GRAND PRIX LITTÉRAIRE DU BÉNIN À LA LOUPE
Gbétchédi Esckil AGBO en parle dans une conversation littéraire au CEG le Méridien
Ce mercredi 19 février 2025, la section Atlantique-Ouest de l'Association des Professeurs de Français du Bénin a organisé une conversation littéraire au collège d'enseignement général Le Méridien avec Gbétchédi Esckil AGBO. Durant plus de 3h d'horloge, l'invité a entretenu apprenants et enseignants sur le Grand Prix Littéraire du Bénin et aussi sur son ouvrage L'Alphabet du Vodun.
«Le Grand Prix Littéraire du Bénin à la loupe». Tel est le thème de la conversation littéraire initiée par la section Atlantique-Ouest mercredi 19 février dernier au CEG le Méridien. Et qui mieux qu'un Grand Prix Littéraire du Bénin pour en parler ? Gbétchédi Esckil AGBO journaliste-chroniqueur et auteur en a relevé tous les aspects et livré tous les secrets. De l'instauration du Prix à sa restructuration en passant par les catégories en compétition, les récompenses, il a passé tout à la loupe. A l'en croire, le Grand Prix Littéraire du Bénin a été instauré par les autorités béninoises en 2019 en remplacement du Prix président de la République. Les deux derniers lauréats de l'ancien Prix sont Habib Dakpogan en 2015 avec son roman PV salle 6 et Daté Barnabé-akayi en 2017 grâce à sa pièce de théâtre Le chroniqueur du PR. Depuis la nouvelle formule, nous en avons eu d'autres, et pas des moindres. De Raouf Mama à Florent Houndjo en passant par Jules Daniel Amoussou et d'autres. Il faut rappeler que la récompense a aussi évolué. Depuis quelques années, le lauréat repart avec un trophée et une enveloppe de 5 millions. Aussi, note t-on, tous les genres littéraires désormais competissent dans la même catégorie pour le sacre final. Gbétchédi Esckil AGBO après cette communication qui a mobilisé l'attention de son auditoire, a eu droit à une kyrielle de questions comme : «En tant que chroniqueur littéraire, quel regard portez-vous sur la littérature béninoise actuelle ?» ; «L'impatialité du jury est-elle garantie dans ce type de compétition? Autrement, est-ce qu'il n'y a pas une part de subjectivité pour ne pas dire favoritisme dans leur choix en raison de la proximité avec certains auteurs ?» ; «Quel lien la nouvelle génération d'écrivains entretient-elle avec celles qui l'ont précédée?» ; «Quelle place pour l'écrivain dans un monde qui se digitalise à grande vitesse avec la montée en puissance de l'intelligence artificielle ?». L'invité de l'APFB section Atlantique-Ouest a répondu à toutes ces questions sans esquive ni extrapolation.
Mais la conversation littéraire est allée encore plus loin pour évoquer L'alphabet du Vodun, pièce de théâtre commise par l'invité. Et ce sont les élèves du club de lecture du CEG le Méridien qui se sont collés à l'exercice en proposant une présentation et une analyse de l'œuvre. Le résumé de l'ouvrage, l'étude thématique, stylistique et des personnages ainsi que la portée de l'œuvre ont été les grandes articulations de ce travail présenté par les apprenants devant le sourire approbateur de l'auteur. De l'œuvre, les élèves du club de lecture du CEG le Méridien ont dit que c'est «un hymne à la restauration de nos valeurs endogènes, un véritable cahier d'un retour à la source». La défense que Gbétchédi Esckil AGBO offre au Vodun dans cette œuvre malgré tout le discours à charge contre lui l'inscrit, sans hérésie, dans la lignée des grands auteurs qui ont fait de la défense de la civilisation noire le combat de leur vie. L'Alphabet du Vodun, c'est surtout une décolonisation des esprits étriqués qui, parce que se réclamant de la foi chrétienne, s'acharnent à diaboliser le Vodun à qui ils sont pourtant liés par le nom, par essence et par rites.
De l'impression générale, cette conversation littéraire a été d'une hauteur et d'une profondeur intellectuelle remarquable si bien qu'elle pouvait se prolonger indéfiniment sans que l'auditoire et l'invité ne vissent le temps passé. Le directeur de cet établissement scolaire qui se compte parmi les plus grands du département de l'Atlantique et même du Bénin, Bernardin Tavi a salué une belle initiative qu'il faut rééditer pour que l'école redevienne le lieu de rencontre des grands esprits. Il a par ailleurs adressé son remerciement à l'endroit du Président de la section Atlantique-Ouest de l'APFB, ASSAH Yaovi pour ce dynamisme insufflé à l'Association qui en quelques semaines redonne vit culturellement à nos collèges.
Ganiou Agnidé, SG/Section Atlantique-Ouest
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