Activité littéraire au CEG 1 Pehunco ce mercredi 12 novembre 2025 : Administration, autorités locales, corps professoral et apprenants autour du roman Babingo au nom des acculturés de Moussibahou Mazou
Ce roman, inscrit au programme en première, représente une véritable pépite littéraire pour les lecteurs de cette commune, où les librairies de fortune ne proposent pas de livres de cette envergure. Il s'agit donc d'une belle opportunité offerte par l'atelier de français du CEG 1 Pehuno pour éveiller le désir d'acquérir l'ouvrage et stimuler l'appétit de la lecture chez les apprenants.
Ainsi, le développement du thème sur les conséquences de l'acculturation dans le roman a commencé par une clarification conceptuelle de l'acculturation, définie comme une situation où une société dite « civilisée » impose ses modèles à une société considérée comme « archaïque ». Le terme s'enrichit ensuite des notions de déculturation (perte ou abandon des pratiques culturelles d'origine), de transculturation (création de pratiques culturelles nouvelles issues du mélange), et de syncrétisme (fusion ou adaptation de pratiques ou croyances différentes).
L'évolution du personnage principal, Alex Babingo, dans le roman est une révélation poignante sur l'état d'un acculturé. Enfant soumis de l'élite coloniale, il connaît une crise identitaire, se rebelle contre son père et la société. Il passe à une conversion identitaire et à une renaissance culturelle. L'auditoire découvre ou redécouvre comment Alex Babingo, devenu Intu Ngolo Babingo, a subi les affres de l'acculturation : déracinement, conflit intérieur entre la fidélité familiale et l'affirmation de soi, incompréhension, rejet social, réveil et reconquête culturelle.
Cette matinée du mercredi 12 novembre restera particulière, marquée du sceau de l'intemporalité de la littérature. Les collègues de français et le représentant du maire, le DAM (Deuxième Adjoint au Maire), ont saisi l'occasion pour inviter les apprenants à suivre l'exemple d'Alex Babingo, qui, malgré un sevrage précoce de son père Makouta, a bravé les difficultés pour achever sa formation universitaire et réaliser son vœu le plus cher : l'intégration des langues nationales dans le système éducatif de son pays. La littérature transmet les humanités, comme l'ont confirmé les deux collègues de français, Geoffroy Agossadou et Tchanti, venus du CEG Tobré, un collège situé à 15 km du site par des routes poussiéreuses et parsemées de nids-de-poule.
Heureux de ces échanges intellectuels entre l'Afrique, Toulouse, l'Islande, et Odiba, un village aux confins de la forêt équatoriale, des promesses bourgeonnent : la présentation prochaine d'une œuvre littéraire par un autre collègue ou un apprenant.
Rabiatou Abdoulaye,
TG / APFB

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